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Psychomotricité chez l’Enfant : Guide Complet pour Parents | Importance & Signes d’Alerte

LA PSYCHOMOTRICITÉ CHEZ L’ENFANT : Guide Complet pour Parents et Éducateurs

un enfant fait des exercice de psychomotricité avec un professionnel spécialisé

Temps de lecture : 15 minutes

Le développement harmonieux de l’enfant passe par l’épanouissement de son corps et de son esprit. La psychomotricité, cette discipline à mi-chemin entre le physique et le mental, joue un rôle fondamental dans ce processus. Mais que savons-nous vraiment de son impact sur nos enfants ? Pourquoi est-elle si essentielle à leur croissance ? Ce guide complet vous éclaire sur les multiples facettes de la psychomotricité infantile, ses bénéfices, et les signes qui doivent vous alerter.

Que vous soyez parent d’un enfant au développement typique, d’un enfant présentant des difficultés spécifiques, ou simplement curieux de comprendre les mécanismes qui sous-tendent l’évolution de nos petits, cet article vous apporte des réponses claires et des conseils pratiques. Découvrez comment la psychomotricité peut transformer positivement le parcours de votre enfant et quand faire appel à un professionnel.

Qu’est-ce que la psychomotricité ? Définition et principes fondamentaux

Les domaines clés de la psychomotricité Schéma illustrant les principales composantes de la psychomotricité chez l’enfant PSYCHOMOTRICITÉ CHEZ L’ENFANT Schéma corporel Représentation mentale du corps Latéralité Dominance d’un côté du corps Organisation spatiale S’orienter dans l’espace Coordination Harmonisation des mouvements Équilibre Statique et dynamique Rythme et temps Structure temporelle et séquences Tonus musculaire Tension des muscles au repos et en mouvement

La psychomotricité est une approche globale qui considère la personne dans son unité corps-esprit. Elle étudie et traite les interactions entre la motricité, les émotions, la cognition et la relation à l’environnement. Chez l’enfant, cette discipline prend une importance particulière car elle accompagne les apprentissages fondamentaux et pose les bases d’un développement harmonieux.

« La psychomotricité, c’est comme construire un pont entre le corps et l’esprit de l’enfant. Ce pont lui permet de traverser sereinement le fleuve des apprentissages, en s’appuyant sur des piliers solides : conscience corporelle, coordination, équilibre et confiance en soi. » – Dr. Sophie Martel, psychomotricienne depuis 15 ans

Les domaines clés de la psychomotricité

La psychomotricité englobe plusieurs domaines essentiels au développement de l’enfant :

  1. Le schéma corporel : la représentation que l’enfant se fait de son propre corps
  2. La latéralité : la dominance d’un côté du corps sur l’autre (droitier/gaucher)
  3. L’organisation spatiale : la capacité à se situer et à s’orienter dans l’espace
  4. La coordination : l’harmonisation des mouvements, tant globaux que fins
  5. L’équilibre : statique (tenir sur un pied) et dynamique (marcher sur une ligne)
  6. Le rythme et la structuration temporelle : capacité à percevoir et reproduire des séquences temporelles
  7. Le tonus musculaire : la tension des muscles au repos et en mouvement

Ces compétences ne se développent pas isolément mais s’influencent mutuellement, formant un tout cohérent qui permet à l’enfant d’interagir efficacement avec son environnement.

Chiffre clé : Les études scientifiques montrent que plus de 80% des apprentissages scolaires fondamentaux reposent sur des compétences psychomotrices bien développées.

Un peu d’histoire : l’évolution de la psychomotricité

La psychomotricité n’a pas toujours été reconnue comme une discipline à part entière. Son émergence au début du 20ème siècle, sous l’impulsion de pionniers comme Henri Wallon et Jean Piaget, a marqué une révolution dans notre compréhension du développement infantile. Ces chercheurs ont été les premiers à souligner l’importance de l’expérience sensori-motrice dans la construction de l’intelligence.

En France, la profession de psychomotricien est officiellement reconnue depuis 1974, témoignant de l’importance croissante accordée à cette approche. Aujourd’hui, la psychomotricité s’appuie sur des décennies de recherches scientifiques qui confirment son rôle essentiel dans le développement global de l’enfant.

Quelle est l’importance de la psychomotricité chez l’enfant ?

L’importance de la psychomotricité chez l’enfant ne peut être sous-estimée. Elle constitue le socle sur lequel se bâtissent de nombreuses compétences essentielles à son développement et à sa réussite future. Voici pourquoi elle est si fondamentale :

Base des apprentissages scolaires

Une bonne maîtrise psychomotrice est indispensable pour réussir à l’école. Avant même d’apprendre à lire, écrire ou compter, l’enfant doit avoir développé certaines compétences psychomotrices :

  • La motricité fine pour tenir correctement un crayon et former des lettres
  • L’orientation spatiale pour distinguer les lettres similaires comme « b », « d », « p », « q »
  • La coordination œil-main pour copier du texte du tableau vers le cahier
  • La capacité à rester assis et concentré pendant les cours

Des recherches récentes en neurosciences confirment que les enfants ayant bénéficié d’activités psychomotrices régulières avant l’entrée à l’école présentent de meilleures performances académiques, particulièrement en lecture et en mathématiques.

Construction de l’estime de soi

La maîtrise progressive de son corps et de ses mouvements renforce considérablement la confiance en soi de l’enfant. Chaque nouvelle compétence acquise (faire du vélo, nouer ses lacets, attraper une balle) est une victoire qui construit son sentiment de compétence. Cette confiance se transfert ensuite aux autres domaines de sa vie.

Un enfant à l’aise dans son corps sera généralement plus enclin à :

  • Relever de nouveaux défis
  • Persévérer face aux difficultés
  • S’engager dans des activités sociales
  • Exprimer sa créativité

Développement des compétences sociales

La psychomotricité joue un rôle essentiel dans l’acquisition des compétences sociales. À travers les jeux de groupe, les activités rythmiques ou les sports collectifs, l’enfant apprend à :

  • Respecter des règles communes
  • Coopérer avec ses pairs
  • Gérer ses émotions face à la victoire ou à l’échec
  • Adapter son comportement à différentes situations sociales

Une étude longitudinale menée sur plus de 600 enfants a démontré que ceux ayant de bonnes compétences psychomotrices à l’âge préscolaire développaient de meilleures capacités d’adaptation sociale à l’adolescence et moins de problèmes comportementaux.

Prévention des difficultés d’apprentissage

Une stimulation psychomotrice adéquate dès le plus jeune âge peut prévenir l’apparition de certaines difficultés d’apprentissage. Par exemple, des exercices ciblés de coordination visuo-motrice peuvent faciliter l’apprentissage de l’écriture et prévenir certaines formes de dyspraxie.

Les statistiques sont éloquentes : les interventions psychomotrices précoces réduisent jusqu’à 40% le risque de développer des troubles spécifiques des apprentissages chez les enfants à risque.

L’importance de la psychomotricité chez l’enfant Schéma montrant les bénéfices de la psychomotricité sur les différentes sphères du développement de l’enfant L’IMPORTANCE DE LA PSYCHOMOTRICITÉ PSYCHOMOTRICITÉ Apprentissages scolaires • Motricité fine • Orientation spatiale • Attention Estime de soi • Confiance • Autonomie Compétences sociales • Coopération • Gestion émotionnelle Prévention des difficultés • Détection précoce • Réduction des risques • Intervention ciblée Un développement harmonieux grâce à la psychomotricité 80% des apprentissages fondamentaux reposent sur des compétences psychomotrices

Quel est le but de la psychomotricité ?

Le but fondamental de la psychomotricité est de favoriser le développement global et harmonieux de l’enfant en considérant simultanément les aspects moteurs, cognitifs, émotionnels et relationnels. Cette approche holistique vise plusieurs objectifs complémentaires :

Harmoniser le développement corps-esprit

La psychomotricité cherche à créer une alliance harmonieuse entre les capacités physiques et mentales de l’enfant. Elle reconnaît que le développement est un processus intégré où chaque aspect influence les autres. Par exemple, un enfant qui maîtrise bien ses mouvements pourra explorer plus efficacement son environnement, enrichissant ainsi ses capacités cognitives.

« En psychomotricité, nous ne séparons jamais le corps de la pensée. Chaque activité proposée engage l’enfant dans sa globalité. Lorsqu’un enfant construit une tour de cubes, il mobilise simultanément sa précision gestuelle, sa planification cognitive, sa persévérance émotionnelle et parfois même ses compétences sociales s’il partage cette activité. » – Émilie Durand, psychomotricienne en cabinet libéral

Développer les fonctions exécutives

Un objectif majeur de la psychomotricité est de renforcer les fonctions exécutives, ces capacités cognitives de haut niveau qui permettent de planifier, organiser et réguler les actions. Ces compétences sont essentielles à la réussite scolaire et sociale.

À travers des activités ludiques et adaptées à l’âge de l’enfant, la psychomotricité favorise :

  • L’inhibition : capacité à contrôler ses impulsions et à résister aux distractions
  • La mémoire de travail : habileté à retenir et manipuler mentalement des informations
  • La flexibilité cognitive : aptitude à s’adapter aux changements et à passer d’une tâche à l’autre
  • La planification : compétence pour organiser des actions en séquence

Des recherches en neurosciences montrent que ces fonctions exécutives sont d’excellents prédicteurs de la réussite scolaire et de l’adaptation sociale future.

Favoriser l’autonomie

Un but essentiel de la psychomotricité est de conduire progressivement l’enfant vers l’autonomie. Par l’acquisition de compétences motrices adaptées à son âge, l’enfant gagne en indépendance dans ses activités quotidiennes :

Âge approximatifCompétence psychomotriceAutonomie associée
1-2 ansMarche assuréeSe déplacer sans aide
2-3 ansCoordination œil-mainManger seul avec des couverts
3-4 ansMotricité fineS’habiller partiellement seul
4-5 ansÉquilibre et coordinationFaire du vélo avec stabilisateurs
5-6 ansMotricité fine préciseAttacher ses lacets, utiliser des ciseaux

Ces conquêtes d’autonomie sont essentielles pour construire un sentiment de compétence et d’efficacité personnelle chez l’enfant.

Stimuler la créativité et l’expression

La psychomotricité offre à l’enfant un espace pour explorer et inventer. À travers les jeux libres, les parcours sensoriels ou les activités d’expression corporelle, l’enfant développe sa créativité et apprend à exprimer ses émotions autrement que par les mots.

Cette dimension créative est particulièrement précieuse pour :

  • Les enfants timides ou ayant des difficultés de langage
  • La gestion des émotions intenses
  • Le développement de l’imagination et de la pensée divergente
  • L’affirmation de soi et la construction identitaire

Quel est l’objectif de la psychomotricité ?

Si le but de la psychomotricité concerne ses finalités générales, ses objectifs sont plus spécifiques et pragmatiques. Ils varient selon l’âge de l’enfant, ses besoins particuliers et le contexte d’intervention (préventif ou thérapeutique).

Objectifs préventifs et éducatifs

Dans une approche préventive, la psychomotricité vise à stimuler le développement optimal de tous les enfants et à dépister d’éventuelles difficultés. Les objectifs principaux sont :

  1. Stimuler le développement sensoriel et perceptif
    Affiner les capacités de l’enfant à percevoir et intégrer les informations sensorielles (tactiles, visuelles, auditives, proprioceptives) pour interagir efficacement avec son environnement.
  2. Enrichir le répertoire moteur
    Permettre à l’enfant d’expérimenter une large gamme de mouvements et de postures, des plus simples aux plus complexes, pour qu’il puisse s’adapter à diverses situations.
  3. Structurer le schéma corporel
    Aider l’enfant à construire une représentation mentale précise et différenciée de son corps, tant au repos qu’en mouvement.
  4. Développer les prérequis aux apprentissages
    Renforcer les compétences fondamentales qui sous-tendent les apprentissages scolaires : attention, mémoire, organisation spatio-temporelle, latéralité.

Objectifs thérapeutiques

Dans un cadre thérapeutique, la psychomotricité s’adresse à des enfants présentant des difficultés spécifiques. Les objectifs sont alors plus ciblés :

Objectifs thérapeutiques de la psychomotricité Diagramme illustrant les objectifs thérapeutiques spécifiques de la psychomotricité selon différents troubles OBJECTIFS THÉRAPEUTIQUES DE LA PSYCHOMOTRICITÉ Selon les troubles spécifiques OBJECTIFS THÉRAPEUTIQUES TSA Intégration sensorielle Conscience corporelle Réduction stéréotypies TDAH Régulation du tonus Amélioration attention Capacités d’inhibition DYSPRAXIE Coordination motrice Automatisation des gestes Stratégies compensatoires ANXIÉTÉ Techniques relaxation Expression émotionnelle Confiance en soi Des objectifs ciblés pour chaque trouble et adaptés aux besoins spécifiques de l’enfant

Pour les enfants présentant un trouble du spectre autistique (TSA), les objectifs peuvent inclure :

  • L’amélioration de l’intégration sensorielle
  • Le développement de la conscience corporelle
  • La réduction des comportements stéréotypés comme le hand-flapping
  • L’augmentation des interactions sociales

Pour les enfants souffrant de TDAH, les objectifs peuvent être :

  • La régulation du tonus et de l’impulsivité motrice
  • L’amélioration de l’attention et de la concentration
  • Le développement des capacités d’inhibition
  • L’organisation spatio-temporelle

Pour les enfants présentant une dyspraxie, les objectifs cibleront :

  • L’amélioration de la coordination et de la planification motrice
  • L’automatisation des gestes du quotidien
  • Le renforcement de la confiance en soi souvent affectée par les échecs répétés
  • Le développement de stratégies compensatoires efficaces

Objectifs selon l’âge

Les objectifs de la psychomotricité évoluent avec l’âge de l’enfant, s’adaptant à ses besoins développementaux :

ÂgeObjectifs psychomoteurs principaux
0-1 anStimulation sensorielle, exploration de l’environnement, acquisition des postures de base (tenir sa tête, s’asseoir, ramper)
1-3 ansDéveloppement de la marche et de l’équilibre, coordination globale, manipulation d’objets, conscience du corps
3-6 ansRaffinement de la motricité, coordination œil-main, maîtrise du schéma corporel, prérequis à l’écriture, orientation spatiale
6-12 ansAutomatisation des acquis, coordination complexe, adaptabilité aux contraintes extérieures, conscience du rythme et du temps

Pourquoi un enfant a-t-il besoin d’une psychomotricienne ?

La consultation d’une psychomotricienne peut être envisagée dans de nombreuses situations, tant préventives que thérapeutiques. Voici les principales indications qui peuvent justifier ce type d’accompagnement :

Signes d’alerte nécessitant une consultation

Certains signes doivent attirer l’attention des parents et peuvent justifier une consultation en psychomotricité :

  • Retard dans les acquisitions motrices : marche tardive, difficultés à monter/descendre les escaliers, à pédaler…
  • Maladresse persistante : chutes fréquentes, objets renversés, difficultés de coordination
  • Difficultés graphiques : tenue du crayon inadaptée, tracés imprécis, pression excessive ou insuffisante
  • Trouble de l’attention : incapacité à rester concentré, agitation permanente
  • Difficultés d’organisation spatiale : confusion droite/gauche persistante après 6 ans, désorientation dans les lieux familiers
  • Troubles du comportement : impulsivité excessive, difficultés à respecter les limites corporelles des autres
  • Hypersensibilité sensorielle : intolérance aux bruits, aux textures de certains vêtements ou aliments
  • Faible estime de soi : évitement des activités motrices, découragement rapide face aux défis physiques

« Il est important de noter que ces signes pris isolément ne sont pas nécessairement problématiques. C’est leur persistance, leur intensité et leur impact sur la vie quotidienne de l’enfant qui doivent alerter. » – Association Française des Psychomotriciens

Troubles spécifiques pris en charge

La psychomotricité est indiquée dans la prise en charge de nombreux troubles ou conditions particulières :

Troubles spécifiques pris en charge par la psychomotricité Schéma illustrant les différents troubles pouvant être traités par la psychomotricité TROUBLES SPÉCIFIQUES PRIS EN CHARGE par la psychomotricité Troubles neurodéveloppementaux • Troubles du spectre autistique (TSA) • Trouble déficit de l’attention/hyperactivité (TDAH) • Retard global de développement (RGD) Troubles des apprentissages • Dyspraxie • Dysgraphie • Troubles de la coordination Troubles du tonus • Hypotonie • Hypertonie • Dysrégulation tonique Troubles émotionnels • Anxiété • Troubles du comportement • Difficultés d’adaptation Troubles de l’équilibre • Instabilité posturale • Difficultés de coordination motrice • Troubles de la marche Une approche globale qui considère l’enfant dans sa totalité corps-esprit

Le psychomotricien intervient efficacement dans la prise en charge des troubles neurodéveloppementaux comme :

La psychomotricité est également indiquée pour les troubles émotionnels et comportementaux :

  • Anxiété et troubles anxieux
  • Troubles du comportement
  • Difficultés d’adaptation aux changements
  • Comportements répétitifs et stéréotypies motrices

Le déroulement d’une prise en charge

La prise en charge en psychomotricité suit généralement plusieurs étapes :

  1. Le bilan psychomoteur initial
    Évaluation approfondie des compétences et difficultés de l’enfant à travers des tests standardisés et des observations cliniques.
  2. L’élaboration d’un projet thérapeutique
    Définition des objectifs spécifiques et des modalités d’intervention adaptées aux besoins de l’enfant.
  3. Les séances de rééducation ou thérapie
    Séances individuelles ou en petit groupe, généralement hebdomadaires, d’une durée de 30 à 60 minutes selon l’âge et les capacités attentionnelles de l’enfant.
  4. Les entretiens parentaux réguliers
    Échanges avec les parents pour partager les progrès, ajuster les stratégies et assurer la continuité de l’accompagnement à domicile.
  5. Les bilans d’évolution
    Évaluations périodiques pour mesurer les progrès et adapter les objectifs.

La durée du suivi est variable selon les besoins : de quelques mois pour une problématique ciblée à plusieurs années pour des troubles plus complexes et persistants.

Témoignage d’une maman

« Quand Lucas a commencé la psychomotricité à 4 ans, il renversait constamment son verre à table, n’arrivait pas à s’habiller seul et pleurait devant la feuille de dessin. Après un an de séances hebdomadaires, la transformation est incroyable ! Il a gagné en assurance, coordonne mieux ses gestes et dessine avec plaisir. La psychomotricienne nous a aussi donné des conseils précieux pour l’aider au quotidien. Aujourd’hui, son entrée en CP se fait sereinement grâce à ces progrès. » – Caroline, maman de Lucas, 6 ans

Jeux et activités pour stimuler la psychomotricité à la maison

Les parents peuvent jouer un rôle crucial dans le développement psychomoteur de leur enfant en proposant des activités adaptées à leur âge et à leurs besoins. Voici quelques suggestions pratiques pour stimuler la psychomotricité au quotidien :

Activités pour les tout-petits (0-3 ans)

À cet âge, l’accent est mis sur la découverte sensorielle et les acquisitions motrices fondamentales :

  • Jeux de découverte tactile : proposer différentes textures à toucher, des balles sensorielles aux surfaces variées
  • Parcours moteurs simples : coussins à escalader, tunnels pour ramper
  • Jeux de transvasement : sable, eau, riz (sous surveillance)
  • Premières manipulations : boîtes à formes, tours à empiler, arc-en-ciel Montessori

Conseil pratique : Pour les bébés, privilégiez les moments d’éveil au sol, en position ventrale (tummy time) qui renforcent la musculature du dos et préparent à la position assise et à quatre pattes.

Activités pour les enfants d’âge préscolaire (3-6 ans)

Cette période est idéale pour affiner la coordination et développer les compétences préparant à l’école :

Astuce : Transformez les activités quotidiennes en jeux psychomoteurs : plier le linge (association de chaussettes), mettre la table (organisation spatiale), préparer un gâteau (dosage, coordination).

Activités pour les enfants d’âge scolaire (6-12 ans)

À cet âge, les activités visent à consolider les acquis et à développer des compétences plus complexes :

  • Sports et jeux collectifs : développent coordination, équilibre et respect des règles
  • Activités manuelles précises : origami, tissage, petites constructions
  • Jeux de société : puzzles, jeux de stratégie spatiale
  • Activités d’expression corporelle : théâtre, mime, danse
  • Jeux sensoriels pour la détente : fidget toys, balles anti-stress, jouets sensoriels

Pour les enfants ayant des besoins spécifiques : adaptez les activités en simplifiant les consignes, en réduisant les stimulations sensorielles ou en proposant un soutien physique approprié selon les besoins.

Créer un espace favorable à la psychomotricité

L’aménagement de l’espace joue un rôle important dans le développement psychomoteur. Voici quelques conseils :

  • Prévoir un espace suffisant pour les jeux moteurs, idéalement avec des tapis de sol sécurisés
  • Organiser les jouets par catégories pour favoriser le rangement autonome
  • Proposer du mobilier adapté à la taille de l’enfant pour encourager la bonne posture
  • Limiter les sources de distraction pendant les activités nécessitant de la concentration
  • Créer des zones thématiques : coin motricité, coin calme, coin créatif

La psychomotricité et les outils numériques : avantages et limites

À l’ère du numérique, de nombreuses applications et jeux vidéo prétendent stimuler la psychomotricité. Voici quelques réflexions sur leur utilisation :

Avantages potentielsLimites et précautions
– Aspect ludique et motivant
– Retour immédiat sur la performance
– Progression adaptée au rythme de l’enfant
– Certains jeux développent réellement la coordination œil-main
– Absence d’expérience sensorielle complète
– Position statique prolongée
– Risque d’excès de stimulation visuelle
– Ne remplace pas les interactions réelles
– Temps d’écran à surveiller attentivement

Les spécialistes recommandent de :

  • Privilégier les activités physiques réelles, particulièrement avant 6 ans
  • Utiliser les outils numériques comme complément, jamais comme substitut
  • Choisir des applications validées par des professionnels
  • Accompagner l’enfant dans son utilisation et limiter strictement le temps d’écran

FAQ : Réponses à vos questions sur la psychomotricité

À quel âge peut-on consulter un psychomotricien ? À tout âge ! La psychomotricité s’adresse aux personnes de la naissance au grand âge. Pour les tout-petits, elle prend souvent une forme préventive, tandis que pour les plus grands, elle peut être thérapeutique.

Quelle est la différence entre un psychomotricien et un ergothérapeute ? Le psychomotricien travaille sur la relation entre les fonctions motrices et psychiques, mettant l’accent sur le corps en mouvement et l’expression émotionnelle. L’ergothérapeute se concentre davantage sur l’autonomie dans les activités quotidiennes et l’adaptation de l’environnement.

La psychomotricité est-elle remboursée par la Sécurité Sociale ? En France, les séances de psychomotricité ne sont remboursées par la Sécurité Sociale que lorsqu’elles sont prescrites par un médecin et réalisées dans un établissement de santé (hôpital, CMP, CMPP…). En libéral, certaines mutuelles proposent un remboursement partiel.

Quelle est la durée moyenne d’une prise en charge en psychomotricité ? Elle varie considérablement selon les difficultés rencontrées : de quelques mois pour des problématiques légères à plusieurs années pour des troubles plus complexes. Des bilans réguliers permettent d’évaluer la pertinence de poursuivre.

Mon enfant est très timide, la psychomotricité peut-elle l’aider ? Oui ! La psychomotricité aborde aussi la dimension émotionnelle et relationnelle. Par des activités ludiques impliquant le corps, l’enfant timide peut progressivement prendre confiance en lui et améliorer ses capacités d’expression et d’interaction.

Mon enfant est-il trop agité ou simplement plein d’énergie ? La frontière n’est pas toujours évidente. Un enfant actif est normal, mais si cette agitation l’empêche de se concentrer, perturbe ses apprentissages ou ses relations sociales, une consultation peut être utile pour éclaircir la situation.

La psychomotricité peut-elle aider mon enfant dyslexique ? Indirectement, oui. La psychomotricité renforce les prérequis aux apprentissages (orientation spatiale, coordination œil-main, attention) qui sont souvent fragilisés chez les enfants dyslexiques. Elle complète utilement l’accompagnement orthophonique.

Note de l’auteur

En tant que parent d’un enfant qui a bénéficié de la psychomotricité, j’ai pu constater personnellement les transformations profondes qu’elle peut apporter. Au-delà des progrès moteurs visibles, c’est toute la confiance en soi et le rapport au monde de mon enfant qui ont évolué positivement.

La psychomotricité nous rappelle une vérité essentielle : nos enfants ne sont pas des cerveaux posés sur des corps, mais des êtres complets dont les dimensions physiques, émotionnelles et cognitives s’influencent constamment. Respecter cette globalité, c’est leur offrir les meilleures chances de s’épanouir pleinement.

Si cet article a éveillé votre curiosité ou vos questionnements, n’hésitez pas à consulter les nombreuses ressources de notre site ou à contacter un professionnel près de chez vous. Chaque enfant est unique, et la psychomotricité offre cette belle capacité de s’adapter précisément à ses besoins singuliers.


Cet article a été rédigé par l’équipe d’experts en développement infantile de Leobelo. Dernière mise à jour : mars 2025.

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