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Guide complet des troubles DYS : définition, diagnostic et solutions

Guide complet des troubles DYS : définition, diagnostic et solutions

un enfant eavec des troubles DYS apprend a ecrire dans une classe d'école.

Lorsque mon fils Lucas a commencé son CP, j’ai rapidement remarqué ses difficultés face à l’apprentissage de la lecture. Des confusions de lettres, des blocages sur certains mots, une écriture laborieuse… Autant de signes qui nous ont menés, après de nombreuses consultations, au diagnostic de dyslexie et dysgraphie. Ce parcours, semé d’inquiétudes mais aussi de belles découvertes, m’a fait comprendre l’importance cruciale de reconnaître et d’accompagner les troubles DYS.

Les troubles DYS touchent environ 8% des enfants en âge scolaire, soit près de deux élèves par classe. Pourtant, ils restent encore mal compris et parfois tardivement diagnostiqués. Ce guide complet vous propose d’explorer en profondeur ces troubles neurodéveloppementaux, depuis leur identification jusqu’aux solutions pratiques pour accompagner votre enfant au quotidien.

Qu’est-ce que les troubles DYS ?

Les troubles DYS, ou troubles spécifiques des apprentissages, sont des dysfonctionnements neurologiques qui affectent l’acquisition de certaines compétences fondamentales comme la lecture, l’écriture ou le calcul. Contrairement aux idées reçues, ils ne sont liés ni à un manque d’intelligence, ni à une carence éducative, ni à un trouble psychologique.

Des bases neurologiques

Ces troubles prennent racine dans le développement cérébral. Des recherches en neurosciences ont mis en évidence des particularités dans le fonctionnement et parfois la structure du cerveau des personnes concernées. Par exemple, chez les personnes dyslexiques, l’activation des zones cérébrales liées au décodage phonologique (transformation des lettres en sons) présente des spécificités lors de tâches de lecture.

Je me souviens de ma surprise lorsque le neurologue nous a montré les images cérébrales comparatives. « Voyez-vous, Madame, le cerveau de votre fils travaille différemment, mais cela lui confère aussi certaines forces, comme sa créativité exceptionnelle », m’avait-il expliqué.

Différence entre difficultés d’apprentissage et troubles DYS

Il est essentiel de distinguer une simple difficulté d’apprentissage d’un trouble DYS. Voici les principales différences :

Difficultés d’apprentissageTroubles DYS
TemporairesPersistants dans le temps
Peuvent concerner plusieurs domainesSpécifiques à certaines fonctions
S’atténuent avec la pratique classiqueRésistent aux méthodes d’apprentissage traditionnelles
Pas de décalage significatif avec les pairsÉcart important par rapport aux enfants du même âge
Liées à des facteurs extérieurs (changement d’école, stress…)D’origine neurobiologique

Impact sur le quotidien

Ces troubles ne se limitent pas au cadre scolaire. Ils peuvent affecter profondément la vie quotidienne de l’enfant :

  • Fatigue accrue due aux efforts constants de compensation
  • Estime de soi fragilisée face aux difficultés persistantes
  • Tensions familiales liées aux devoirs et apprentissages
  • Isolement social possible

Comme beaucoup de parents dans cette situation, j’ai d’abord cru que mon fils manquait simplement de concentration ou de motivation. Comprendre la nature neurologique de ses difficultés a transformé notre approche et libéré notre relation d’un poids immense.

Les différents types de troubles DYS

La famille des troubles DYS comprend plusieurs membres, chacun affectant un domaine spécifique de l’apprentissage ou du développement. Ils peuvent se présenter isolément ou, plus fréquemment, en association.

La dyslexie : troubles de la lecture

Définition : La dyslexie affecte l’apprentissage de la lecture et la reconnaissance des mots écrits. Elle touche environ 5% des enfants scolarisés.

Manifestations courantes :

  • Confusions de lettres visuellement proches (p/q, b/d)
  • Difficultés à associer les lettres et les sons correspondants
  • Lecture lente, hachée, avec de nombreuses erreurs
  • Compréhension entravée par l’effort de décodage

Pour Lucas, les lignes semblaient « bouger » sur la page, et certaines lettres se mélangeaient sous ses yeux. « Maman, les mots dansent », me disait-il souvent, une métaphore si parlante de son expérience. C’est d’ailleurs pourquoi la méthode des Alphas a été si efficace pour lui, transformant ces lettres abstraites en personnages concrets et mémorables.

La dyspraxie : troubles de la coordination

Définition : La dyspraxie (ou trouble développemental de la coordination) affecte la planification et l’automatisation des gestes volontaires.

Manifestations courantes :

  • Maladresse dans les gestes quotidiens
  • Difficultés à s’habiller, à utiliser les couverts
  • Écriture laborieuse, lente et peu lisible
  • Organisation spatiale perturbée
  • Difficultés à reproduire des figures géométriques

Vous pouvez en apprendre davantage sur ce trouble dans notre article détaillé sur la dyspraxie chez l’enfant.

La dyscalculie : troubles des compétences mathématiques

Définition : La dyscalculie concerne l’acquisition des notions mathématiques et numériques fondamentales.

Manifestations courantes :

  • Difficultés à comprendre et manipuler les nombres
  • Problèmes de mémorisation des tables d’opérations
  • Confusions dans les signes opératoires
  • Raisonnement logico-mathématique perturbé
  • Difficultés dans l’estimation des quantités

La dysorthographie : troubles de l’orthographe

Définition : La dysorthographie est un trouble spécifique de l’acquisition et de la maîtrise de l’orthographe.

Manifestations courantes :

  • Nombreuses erreurs phonétiques (écrire comme on entend)
  • Confusions de sons proches (f/v, t/d)
  • Difficultés persistantes avec les règles grammaticales
  • Omissions ou ajouts de lettres
  • Segmentation incorrecte des mots

La dysorthographie accompagne fréquemment la dyslexie, comme c’était le cas pour Lucas. Ses cahiers étaient parsemés d’erreurs que ni les dictées supplémentaires ni les exercices classiques ne parvenaient à corriger.

La dysgraphie : troubles de l’écriture manuscrite

Définition : La dysgraphie affecte spécifiquement le geste graphique et la qualité de l’écriture.

Manifestations courantes :

  • Écriture irrégulière, mal formée
  • Tenue du crayon inadaptée
  • Lenteur excessive du geste graphique
  • Fatigue importante lors des activités d’écriture
  • Difficultés d’organisation sur la page

Les enfants dysgraphiques bénéficient particulièrement des activités de motricité fine, qui renforcent progressivement leur coordination et leur précision gestuelle.

La dysphasie : troubles du langage oral

Définition : La dysphasie est un trouble structurel, inné et durable du langage oral.

Manifestations courantes :

  • Retard important dans l’apparition du langage
  • Vocabulaire limité
  • Difficultés de construction des phrases
  • Problèmes de compréhension verbale
  • Discours parfois peu intelligible

Le TDA/H : trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité

Bien que techniquement distinct des troubles DYS, le TDA/H est souvent associé à ceux-ci.

Manifestations courantes :

  • Difficultés à maintenir l’attention
  • Impulsivité
  • Hyperactivité motrice (dans certains cas)
  • Difficultés d’organisation et de planification

Pour mieux comprendre ce trouble spécifique, consultez notre article détaillé sur le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité.

Ce tableau récapitulatif vous aidera à identifier les principaux signes :

TroubleDomaine affectéSignes caractéristiquesProfessionnels à consulter
DyslexieLectureConfusions de lettres, lecture lente, difficultés de compréhensionOrthophoniste, neuropsychologue
DyspraxieCoordination motriceMaladresse, difficultés d’écriture, problèmes d’organisation spatialePsychomotricien, ergothérapeute
DyscalculieMathématiquesDifficultés avec les nombres, problèmes de logique mathématiqueOrthophoniste, neuropsychologue
DysorthographieOrthographeErreurs phonétiques, problèmes grammaticaux persistantsOrthophoniste
DysgraphieÉcritureÉcriture illisible, lenteur graphique, fatigueErgothérapeute, psychomotricien
DysphasieLangage oralRetard de langage, difficultés d’expression et de compréhensionOrthophoniste
TDA/HAttention, comportementDistractibilité, impulsivité, agitationNeuropédiatre, pédopsychiatre

Comment repérer les premiers signes d’un trouble DYS ?

L’identification précoce des troubles DYS constitue un facteur déterminant pour la mise en place d’accompagnements adaptés. Voici les signaux d’alerte à différents âges.

À la maternelle (3-6 ans)

  • Langage oral : retard de parole, difficultés de prononciation persistantes, vocabulaire limité
  • Motricité : maladresse inhabituelle, difficultés à attraper une balle, à utiliser des ciseaux
  • Repérage spatial : confusion entre gauche et droite, difficultés à reproduire des formes simples
  • Attention : distractibilité marquée par rapport aux enfants du même âge
  • Comportement : frustration excessive face aux activités d’apprentissage

Pour les tout-petits, les jouets d’éveil adaptés peuvent stimuler de manière ludique les compétences en développement et aider à repérer d’éventuelles difficultés.

Chez Lucas, dès la moyenne section, son enseignante avait noté qu’il évitait systématiquement les activités impliquant des crayons et montrait des difficultés à mémoriser les comptines. Des signes que nous n’avions pas su interpréter à l’époque.

À l’école primaire (6-11 ans)

  • Lecture : apprentissage laborieux, confusions persistantes de lettres, lecture hachée
  • Écriture : formation irrégulière des lettres, lenteur importante, crispation excessive
  • Orthographe : erreurs atypiques et résistantes malgré la répétition des règles
  • Mathématiques : difficultés à mémoriser les tables, à poser les opérations, à résoudre des problèmes simples
  • Organisation : cartable désorganisé, oublis fréquents, difficultés à suivre des consignes multiples

C’est à ce stade que les troubles deviennent généralement plus visibles, l’écart avec les autres enfants se creusant à mesure que les apprentissages se complexifient.

Signes comportementaux à surveiller

Au-delà des difficultés académiques, certains comportements peuvent constituer des signaux d’alerte :

  • Fatigue excessive après l’école, disproportionnée par rapport à l’activité
  • Stratégies d’évitement face aux devoirs ou certaines activités
  • Baisse de l’estime de soi, propos dévalorisants (« je suis nul », « je n’y arriverai jamais »)
  • Somatisations (maux de ventre, de tête) les jours d’école
  • Changements d’humeur significatifs liés aux exigences scolaires

Ces signes peuvent également indiquer une hypersensibilité chez l’enfant, souvent associée aux troubles DYS.

« Maman, j’ai mal au ventre, je ne peux pas aller à l’école ». Cette phrase, répétée chaque matin de dictée, aurait dû m’alerter plus tôt. La souffrance psychologique peut précéder le diagnostic et constitue un signal important à ne pas négliger.

Le parcours de diagnostic

Face à des signes évocateurs de troubles DYS, comment procéder ? Le chemin vers le diagnostic peut sembler complexe, mais il est essentiel pour mettre en place des aides adaptées.

Quand consulter ?

La consultation est recommandée lorsque :

  • Les difficultés persistent malgré un soutien approprié
  • L’écart avec les enfants du même âge est significatif
  • L’enfant montre des signes de souffrance liés aux apprentissages
  • Les difficultés impactent sa vie quotidienne et son bien-être

Ne culpabilisez pas si vous n’avez pas repéré les signes immédiatement. Comme beaucoup de parents, j’ai d’abord pensé que mon fils « prendrait son temps » ou qu’il avait simplement besoin de plus d’entraînement.

Les professionnels à solliciter

Le parcours de diagnostic implique généralement plusieurs professionnels :

  1. Médecin traitant ou pédiatre : première étape pour éliminer d’autres causes (problèmes de vue, d’audition…) et orienter vers des spécialistes
  2. Orthophoniste : évalue les compétences langagières, la lecture, l’orthographe
  3. Psychomotricien : examine la motricité fine et globale, la coordination
  4. Ergothérapeute : analyse les capacités fonctionnelles dans les activités quotidiennes
  5. Neuropsychologue : évalue les fonctions cognitives (mémoire, attention, raisonnement…)
  6. Neuropédiatre ou pédopsychiatre : coordonne souvent le diagnostic global

Dans notre cas, c’est la combinaison des bilans orthophonique et neuropsychologique qui a permis d’établir le diagnostic précis pour Lucas, après près d’un an de consultations.

Les différents bilans et évaluations

Le diagnostic repose sur des évaluations standardisées spécifiques :

  • Bilan orthophonique : évalue le langage oral, la lecture, l’orthographe et les compétences mathématiques selon l’âge
  • Bilan psychomoteur : examine la motricité, la coordination, l’organisation spatiale
  • Bilan ergothérapique : analyse les capacités fonctionnelles, notamment graphiques
  • Bilan neuropsychologique : évalue l’ensemble des fonctions cognitives (attention, mémoire, raisonnement…)
  • Bilan psychologique : évalue le fonctionnement intellectuel global et l’état émotionnel

Ces évaluations peuvent s’étendre sur plusieurs mois, nécessitant patience et persévérance.

Coût et prise en charge

Les aspects financiers varient selon les professionnels :

  • Consultations remboursées (partiellement ou totalement) par l’Assurance Maladie : médecins, orthophonistes conventionnés
  • Consultations non remboursées ou partiellement : ergothérapeutes, psychomotriciens, neuropsychologues (hors structures publiques)
  • Structures publiques avec prise en charge complète mais délais souvent longs : Centres Référents des Troubles du Langage et des Apprentissages (CRTLA), Centres Médico-Psycho-Pédagogiques (CMPP), services de neuropédiatrie

Pour Lucas, nous avons dû engager près de 800€ de frais non remboursés pour les différents bilans, une réalité financière malheureusement contraignante pour de nombreuses familles.

Vivre avec un trouble DYS au quotidien

Le diagnostic posé n’est pas une fin mais un commencement. Comment accompagner au mieux votre enfant dans sa vie quotidienne ?

Impact émotionnel et psychologique

Les troubles DYS peuvent avoir des répercussions significatives sur le bien-être émotionnel :

  • Estime de soi fragilisée face aux difficultés persistantes
  • Anxiété de performance notamment en contexte scolaire
  • Sentiment de différence parfois douloureux
  • Fatigue émotionnelle liée à l’effort constant de compensation

L’anxiété est d’ailleurs particulièrement fréquente chez les enfants avec troubles DYS, comme l’explique notre article sur l’anxiété dans le spectre autistique, qui présente de nombreux points communs.

« Pourquoi j’y arrive pas comme les autres ? » Cette question déchirante de Lucas m’a fait comprendre l’importance d’un soutien psychologique adapté, parallèlement aux rééducations.

Stratégies familiales d’accompagnement

Voici quelques approches qui ont transformé notre quotidien :

  • Communiquer ouvertement sur les troubles, avec des mots adaptés à l’âge de l’enfant
  • Valoriser les forces et talents au-delà des difficultés scolaires
  • Établir des routines structurantes tout en restant flexible
  • Fractionner les apprentissages en étapes plus courtes et accessibles
  • Célébrer les progrès, même infimes

Les routines sont particulièrement importantes pour les enfants DYS, comme nous l’expliquons dans notre article sur les bienfaits des routines pour les enfants TDAH.

J’ai appris à adapter mes attentes sans les abaisser, distinguant ce qui relevait des difficultés liées aux troubles et ce qui était du domaine de l’effort et de la motivation.

Adaptation de l’environnement

Quelques aménagements simples peuvent faire une grande différence :

  • Espace de travail épuré, limitant les distractions
  • Outils spécifiques adaptés au trouble (règles de lecture, supports d’écriture…)
  • Technologies d’assistance (logiciels de dictée, correcteurs…)
  • Organisation visuelle (codes couleurs, pictogrammes…)
  • Gestion du temps avec des minuteurs, plannings visuels

Les outils sensoriels peuvent également être précieux pour créer un environnement apaisant et propice à la concentration.

Dans notre maison, nous avons créé un « coin calme » pour les devoirs, inspiré des principes Snoezelen, avec un éclairage adapté et des outils spécifiques. Ce simple changement a considérablement réduit la tension liée aux apprentissages.

Témoignages de réussite

De nombreuses personnalités reconnues ont des troubles DYS : Thomas Edison, Albert Einstein, Steven Spielberg ou plus récemment l’acteur Orlando Bloom. Leurs parcours témoignent qu’avec un accompagnement adapté, ces troubles n’empêchent nullement l’épanouissement et la réussite.

Pour Lucas, rencontrer des adolescents et adultes dyslexiques épanouis a été une révélation : comprendre que ses difficultés ne définissaient pas son potentiel futur a transformé sa perception de lui-même.

Solutions éducatives et thérapeutiques

Quelles solutions concrètes peuvent aider votre enfant à progresser malgré ses troubles ?

Rééducations spécifiques

Selon le type de trouble, différentes approches thérapeutiques peuvent être proposées :

  • Orthophonie : rééducation du langage oral et écrit, travail phonologique, entraînement à la lecture…
  • Psychomotricité : amélioration de la coordination, structuration spatiale, renforcement de la motricité fine…
  • Ergothérapie : adaptation des outils d’écriture, stratégies de compensation, amélioration des gestes quotidiens…
  • Orthoptie : rééducation des troubles visuels souvent associés (poursuite oculaire, coordination binoculaire…)

Ces rééducations s’inscrivent dans la durée, nécessitant régularité et persévérance. Pour Lucas, trois années d’orthophonie et deux d’ergothérapie ont été nécessaires pour constater des progrès significatifs.

Adaptations pédagogiques

En milieu scolaire, plusieurs aménagements peuvent être mis en place :

  • Photocopies des cours pour éviter la prise de notes fastidieuse
  • Temps supplémentaire pour les évaluations
  • Consignes simplifiées et explicitées
  • Réduction de la charge d’écriture
  • Évaluations adaptées (QCM plutôt que rédactions longues, par exemple)
  • Recours à l’ordinateur pour les productions écrites

Si votre enfant est en situation de handicap, notre article sur l’école pour les enfants handicapés vous donnera des informations précieuses sur les dispositifs existants.

L’enseignante de CE2 de Lucas lui permettait d’enregistrer certains cours et réduisait la quantité de copie. Ces adaptations simples lui ont permis de consacrer son énergie à la compréhension plutôt qu’à la lutte avec l’écrit.

Outils numériques d’aide

La technologie offre aujourd’hui des solutions précieuses :

  • Logiciels de synthèse vocale (text-to-speech) transformant le texte en audio
  • Logiciels de dictée vocale (speech-to-text) pour contourner les difficultés d’écriture
  • Correcteurs orthographiques spécialisés tenant compte des erreurs typiques des troubles DYS
  • Applications d’entraînement ciblant des compétences spécifiques
  • Livres audio et numériques adaptés

Ces outils ne remplacent pas l’apprentissage des compétences fondamentales mais offrent des compensations précieuses, notamment à l’adolescence.

Méthodes alternatives

Certaines approches pédagogiques alternatives montrent des résultats encourageants :

  • Méthode Davis pour la dyslexie, basée sur la pensée visuelle
  • Méthode Montessori avec son approche multisensorielle
  • Brain Gym utilisant le mouvement pour faciliter l’apprentissage
  • Méthode Feuerstein développant les capacités d’apprentissage et la médiation

La pédagogie Montessori est particulièrement adaptée aux enfants DYS, comme nous l’expliquons dans notre article sur les jeux de construction Montessori.

Pour Lucas, l’approche multisensorielle (combinant vision, audition et mouvement) s’est révélée particulièrement efficace pour l’apprentissage de la lecture.

Les troubles DYS à l’école

L’environnement scolaire représente souvent le principal défi pour les enfants DYS. Comment naviguer dans ce contexte institutionnel ?

Droits et aménagements possibles

Le système éducatif français prévoit différents dispositifs :

  • PAP (Plan d’Accompagnement Personnalisé) : document interne à l’établissement détaillant les aménagements pédagogiques
  • PPS (Projet Personnalisé de Scolarisation) : pour les situations de handicap reconnues par la MDPH, incluant potentiellement des aides humaines (AESH)
  • PPRE (Programme Personnalisé de Réussite Éducative) : pour des difficultés ponctuelles

Ces dispositifs ne sont pas automatiques : ils nécessitent des démarches spécifiques et l’implication active des parents.

PAP, PPS, PPRE : comprendre les différences

DispositifPour qui ?Mise en placeContenuDurée
PAPÉlèves avec troubles des apprentissagesSur demande des parents avec justificatif médicalAménagements pédagogiquesTout le cycle scolaire, réévalué chaque année
PPSÉlèves en situation de handicap (reconnu par MDPH)Après notification MDPHAménagements pédagogiques + aides humaines/matériellesDurée définie par la MDPH, réévaluation régulière
PPREÉlèves en difficulté scolaire ponctuelleÀ l’initiative de l’équipe enseignanteActions pédagogiques cibléesDurée limitée aux besoins

Pour Lucas, nous avons d’abord obtenu un PAP en CE1, puis un PPS à partir du CM1, lorsque ses besoins sont devenus plus importants. Les dispositifs spécifiques comme les classes ULIS ou les classes DAR peuvent également être envisagés dans certains cas.

Communication avec les enseignants

Établir une relation constructive avec l’équipe éducative est essentiel :

  • Rencontrer régulièrement les enseignants (ne pas attendre les difficultés)
  • Partager les bilans des professionnels (avec leur accord)
  • Proposer des ressources sur les troubles DYS
  • Rester constructif et collaboratif, même face aux résistances
  • Valoriser les initiatives positives des enseignants

J’ai appris à devenir « ambassadrice » de mon fils auprès du système scolaire, expliquant ses besoins spécifiques tout en reconnaissant les contraintes des enseignants face à des classes nombreuses.

Guides pratiques pour enseignants

  • Fédération Nationale des Associations de Maîtres E (FNAME)
    La FNAME propose des ressources sur les troubles du langage oral et écrit, ainsi que sur les troubles des apprentissages, destinées aux enseignants spécialisés.
    ➡️ Consulter les ressources de la FNAMEFédération Française des DYS+2fname.fr+2AEFE+2
  • Guide pour les enseignants – AEFE
    Ce guide de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger offre des informations détaillées sur les troubles spécifiques du langage et des apprentissages, avec des stratégies pédagogiques adaptées.
    ➡️ Télécharger le guide (PDF)

🎓 Formations et sensibilisations


🧰 Outils pédagogiques adaptés

Partager ces ressources avec les enseignants peut transformer leur approche et bénéficier à tous les élèves de la classe.

Jeux et activités pour soutenir les enfants DYS

Au-delà des rééducations formelles, des activités ludiques peuvent renforcer les compétences fragilisées par les troubles DYS.

Principes généraux des jeux thérapeutiques

Pour être efficaces, ces activités devraient :

  • Être ludiques et motivantes
  • Proposer une progression graduelle des difficultés
  • Solliciter plusieurs sens simultanément
  • Permettre des répétitions sans générer d’ennui
  • Offrir des retours positifs immédiats

L’aspect ludique est crucial : j’ai constaté que Lucas progressait davantage lorsque l’apprentissage prenait l’apparence d’un jeu plutôt que d’un exercice. Les jouets éducatifs adaptés sont de précieux alliés dans cette approche.

Jeux pour la conscience phonologique

La conscience phonologique (capacité à manipuler les sons du langage) est souvent déficitaire dans la dyslexie. Voici quelques activités efficaces :

  • Jeux de rimes : trouver des mots qui riment avec un mot donné
  • Jeux de segmentation syllabique : frapper dans les mains pour chaque syllabe
  • Chasse aux sons : repérer un phonème cible dans différents mots
  • Jeux de substitution : remplacer un son par un autre (« chat » devient « rat »)
  • Memory phonologique : associer des images dont les noms commencent par le même son

Ces jeux peuvent facilement s’intégrer aux routines quotidiennes, lors des trajets en voiture ou des moments d’attente.

Activités pour la motricité fine

Pour les enfants dyspraxiques ou dysgraphiques, ces activités renforcent la coordination :

  • Pâte à modeler : manipulation et création de formes
  • Enfilage de perles : selon des motifs de difficulté croissante
  • Origami simple : pliage de papier suivant des instructions
  • Jeux de construction : assemblage de pièces de différentes tailles
  • Découpage suivant des lignes : d’abord droites, puis courbes

Les jeux de motricité fine que nous proposons sont spécialement conçus pour renforcer ces compétences essentielles. Pour les plus jeunes, les jeux d’éveil pour bébés de 0 à 12 mois constituent une excellente base pour développer ces aptitudes dès le plus jeune âge.

Nous avons intégré ces activités dans nos moments de loisirs, transformant ce qui aurait pu être des « exercices » en moments de partage agréables.

Jeux de mémoire et d’attention

Pour les enfants présentant des difficultés attentionnelles souvent associées :

  • Jeux de Kim : mémoriser des objets puis identifier ceux qui ont été déplacés/retirés
  • Memory adapté avec progression des difficultés
  • Jeux d’observation de type « cherche et trouve »
  • Jeux de séquences : reproduire ou continuer des suites de couleurs/formes
  • Jeux d’écoute dirigée : identifier des sons particuliers dans un environnement sonore

Pour les enfants ayant des difficultés de concentration importantes, les fidget toys peuvent être d’une grande aide, notamment en contexte scolaire. Ils permettent de canaliser l’agitation et d’améliorer la focalisation sur les tâches d’apprentissage.

Découvrez notre sélection de jeux sensoriels adaptés aux besoins spécifiques des enfants DYS, qui stimulent plusieurs sens simultanément pour un apprentissage plus efficace.

FAQ : Les questions fréquentes sur les troubles DYS

Les troubles DYS sont-ils héréditaires ?

Oui, en partie. Les recherches montrent une composante génétique significative. Il est fréquent de retrouver plusieurs cas de troubles DYS dans une même famille. Dans notre cas, mon mari a lui-même été diagnostiqué dyslexique à l’âge adulte, après le diagnostic de notre fils.

Un enfant peut-il souffrir de plusieurs troubles DYS ?

Oui, c’est même fréquent. On parle alors de « comorbidité ». Environ 40% des enfants présentant un trouble DYS en présentent au moins un autre. Par exemple, dyslexie et dysorthographie sont souvent associées, tout comme dyspraxie et dyscalculie.

Comment expliquer les troubles DYS à mon enfant ?

L’explication doit être adaptée à l’âge de l’enfant et positive. Évitez les termes « trouble » ou « handicap » avec les plus jeunes, préférez des expressions comme « ton cerveau apprend différemment » ou « tu as besoin d’autres chemins pour apprendre ». Des livres comme « Le tiroir coincé » ou « DYS sur dix » peuvent vous aider.

Notre article sur comment expliquer l’autisme aux enfants propose des stratégies de communication qui peuvent également être adaptées pour expliquer les troubles DYS de manière bienveillante et accessible.

Les troubles DYS disparaissent-ils avec l’âge ?

Non, mais ils évoluent. Les troubles DYS sont durables, mais leurs manifestations changent avec l’âge et les stratégies de compensation développées. Avec un accompagnement adapté, l’impact fonctionnel peut considérablement diminuer, permettant une vie personnelle et professionnelle épanouie.

Quelles aides financières existent pour les enfants DYS ?

Si le trouble est reconnu comme handicap par la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées), plusieurs aides sont possibles :

  • AEEH (Allocation d’Éducation de l’Enfant Handicapé)
  • PCH (Prestation de Compensation du Handicap) pour certains équipements
  • Aides spécifiques pour l’acquisition de matériel informatique adapté

La reconnaissance du handicap n’est pas systématique et dépend de l’intensité des troubles et de leur impact sur la vie quotidienne.

Note de l’auteur

Mon parcours avec Lucas m’a enseigné la patience, la persévérance et l’importance cruciale de l’adaptation. Ce qui semblait au départ être un obstacle insurmontable s’est progressivement transformé en chemin d’apprentissage pour toute notre famille.

Aujourd’hui, à 12 ans, Lucas lit plus lentement que ses camarades, mais il lit. Il écrit avec quelques erreurs persistantes, mais il écrit. Surtout, il a développé une créativité exceptionnelle et une résilience qui me remplissent de fierté. Les troubles DYS font partie de lui, mais ne le définissent pas.

Si vous êtes parent d’un enfant récemment diagnostiqué, sachez que le chemin n’est pas facile, mais qu’il est jalonné de petites victoires qui vous porteront. Ne restez pas isolés : les associations, les groupes de parole et les professionnels spécialisés sont des ressources précieuses dans cette aventure.

Rappelez-vous cette vérité essentielle : votre enfant est bien plus que ses difficultés. En l’accompagnant avec bienveillance et les bons outils, vous lui permettrez de révéler ses talents uniques et de tracer son propre chemin vers l’épanouissement.

Les techniques d’apaisement que j’ai découvertes pour gérer les moments de frustration intense ont été déterminantes dans notre parcours, tout comme les objets anti-stress qui ont aidé Lucas à réguler ses émotions dans les moments difficiles.

N’hésitez pas à partager votre expérience dans les commentaires ci-dessous. Vos témoignages enrichissent notre communauté et rappellent que nous ne sommes pas seuls face aux défis des troubles DYS.

Pour aller plus loin

Ressources recommandées

Livres pour les parents

  • « 100 idées pour aider les élèves dyslexiques » de Gavin Reid et Shannon Green
  • « La constellation des Dys » de Michèle Mazeau
  • « Accompagner un enfant en difficulté scolaire » de Jeanne Siaud-Facchin

Livres pour les enfants

  • « Le tiroir coincé » de Anne-Marie Gaignard (dyslexie)
  • « DYStinguez-vous » de Céline Alvarez Dormond (pour adolescents)
  • « Ma meilleure copine a un dys » de Charlotte Ducharme

Associations et sites de référence

Articles connexes sur notre site

Produits adaptés aux enfants DYS

Découvrez notre sélection de jouets et outils éducatifs spécialement conçus pour soutenir le développement et l’apprentissage des enfants DYS :

Ces outils, associés à un accompagnement adapté, peuvent faire une réelle différence dans le quotidien et les apprentissages de votre enfant.


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